Chères Consœurs, Chers Confrères,
En admettant que le pic de la sinistre pandémie soit atteint, ce qui n’est pas certain, on ignore la durée du plateau de l’infection, qui conditionnera la « sortie de crise », donc ce qu’il est convenu d’appeler maintenant le « déconfinement » dont tout le monde s’accorde à penser qu’il sera très progressif.
Plusieurs paramètres seront pris en considération dont le déplacement régional de la pandémie, et le niveau d’anticorps individuel, d’où la nécessité d’un dépistage sérologique.
Mais, nous évoluons dans un climat d’une extrême tension et les allocutions diverses de nos gouvernants souvent très paradoxales d’un moment à l’autre et d’un interlocuteur à l’autre ne peuvent qu’accroître notre désarroi !
En effet, on nous annonce d’abord que seuls les masques FFP2 peuvent nous protéger et qu’ils ne seront distribués qu’aux soignants, mais force est de constater qu’ils ne nous parviennent pas ! Ensuite on nous rassure en prévenant que les masques chirurgicaux peuvent suffire mais qu’il ne faut les porter que si nous sommes potentiellement porteurs du COVID 19. Quelques jours plus tard, certaines communes imposent à tous le port d’une protection « nez bouche » ! Ces effets d’annonce ne tendent finalement qu’à montrer l’ignorance de nos dirigeants face à une situation d’une ampleur exceptionnelle et leur responsabilité de n’avoir pu la prévoir. Nos moyens de protection individuelle ne nous parviennent pas, et nos gouvernements successifs n’ont eu de cesse que de supprimer des lits d’hospitalisation dans un but non déguisé d’économie ! Aujourd’hui la crise sanitaire devient une crise économique majeure qui placera notre pays dans une situation de grave récession.
Sans vouloir prédire le pire, nous pouvons craindre un avenir pessimiste avec d’autres épidémies : la peste, le choléra et la rougeole ont fait des ravages, la grippe espagnole a laissé de sombres souvenirs, nous connaissons les atteintes par transmission animale vers l’homme, le SIDA, la grippe aviaire puis porcine, la « vache folle » et j’en passe, pour ne citer que la dernière épidémie due au H1N1… Je laisse aux chercheurs le soin de prédire ce qui nous attend, mais à nos gouvernants de le prévoir pour nous épargner !
Aujourd’hui, en tout état de cause, nous serons inflexibles sur les 4 points suivants :
- La protection des soignants qui les place face à la maladie avec des victimes pour eux-mêmes et leur propre famille (actuellement 2500 médecins contaminés, plusieurs centaines confinées en quatorzaine, 30 confrères en réanimation et quelques tristes décès)
- Le dépistage systématique des Professionnels de Santé, et généralisé à l’ensemble de la population
- La protection de nos aînés dans les EHPAD
- Le maintien de la Permanence des soins ce qui maintiendra l’activité de nos cabinets libéraux et évitera sans doute une comorbidité secondaire, qui là encore, aurait pu être évitée, par des annonces et discours différents !
Nous avons montré notre courage, notre cohésion, notre détermination dans ce combat funeste. On nous devra des comptes… Pour l’instant, ne baissons pas la garde !
Je reste à votre disposition et vous assure de mes sentiments les plus confraternels.