Chères Consœurs, Chers Confrères,
Depuis janvier dernier, la France a tenté de faire face à un nouvel ennemi, le Coronavirus, devenu depuis « la COVID 19 ». On aura alors tout entendu depuis le début de cette pandémie chiffrant plus de 800 000 décès dans le monde, allant de l’inutilité du port des masques jusqu’aux insultes à l’encontre des médecins qualifiés « d’assistés infantiles » de n‘avoir pas anticipé un stockage que d’aucun qualifiait alors d’inutile ! Puis ce fut l’étape du confinement durant lequel on a conseillé aux patients de ne se déplacer chez leur médecin que s’ils étaient possiblement atteints de l’infection, faisant fi de toute pathologie sous-jacente, même grave, dont nous mesurons actuellement les conséquences parfois très lourdes !
L’ignorance générée par ce virus mutant a délié la langue des « sachants », éminents professeurs ou PUPH de renom, épidémiologistes célèbres, grands amateurs d’interviews et de débats médiatiques, affichant sans vergogne leur Savoir, tout en générant l’anxiété du public, car malheureusement, aucun avis unanime ne se dégageait de leur propos ! Et plus ils émettaient des avis, et plus on comptait les victimes, chaque soir, par un communiqué nous abreuvant de chiffres toujours plus effrayants.
A bien des égards, la gestion de cette pandémie s'apparente au travail de Sisyphe : collecte de données démographiques toujours plus nombreuses, amélioration de la qualité de ces données et mise à jour de ces dernières, perpétuelle course à la performance induite par les progrès informatiques, renouvellement des informations par certains Pays s’annonçant plus avancés que d’autres, et surtout silence total de certains territoires refusant de communiquer sur leurs victimes ! Alors dans l’attente d’un vaccin salvateur, si l’immunité est possible, nous n’avons comme mesure préventive que les « gestes barrières » : masques, gel ,distanciation et dépistages.
Les masques qui doivent correctement être portés, couvrant nez et bouche, dans un intérêt à la fois individuel et collectif.
Le gel hydroalcoolique ou le lavage des mains, régulièrement et surtout si l’on est amené à toucher des biens communs (poignées de porte, chaises etc…)
La distanciation, plus difficile à mettre en place, entre 1 m ou 1m50, compliquant les séances aux restaurants ou dans les loisirs divers, mais condamnant définitivement toute promiscuité et modifiant les rapports humains.
Le dépistage est parfois remis en question : les tests PCR ne renseigneraient qu’à l’instant T, les tests sérologiques nous donneraient des résultats aléatoires quant aux IgG, et les tests du « bout du doigt » restent encore peu développés… Tous les tests sérologiques reposent sur la recherche dans le sang d’anticorps dirigés contre le virus , on en retient deux grandes catégories : les tests automatisables (de type ELISA), réalisés à partir d’une prise de sang et qui nécessitent un plateau technique adapté pour analyser les échantillons ; et les tests unitaires dits rapides, réalisés à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt et dont le résultat est rendu directement, en quelques minutes. En identifiant les personnes qui sont ou ont été contaminées par le virus, les tests sérologiques ont leur place d’une part dans la surveillance épidémiologique de la maladie ; et d’autre part dans la stratégie diagnostique, en complément du test virologique (par RT-PCR) qui reste le test de première intention pour le diagnostic de la phase aiguë du COVID-19
Le dépistage de masse est pleinement justifié et sa valeur ne saurait être contestée !
Alors en effet, comme Sisyphe condamné à pousser sans fin un énorme rocher sur la pente d'une colline et à peine parvenu en haut, le rocher retombe sur le même versant, et Sisyphe, sans fin, sur le métier, remet son ouvrage, nous devons maintenir les gestes barrières à l’envi et inlassablement.
Mais gardons espoir, et, comme Albert Camus, pourquoi ne pas imaginer un Sisyphe heureux finalement ?
Bonnes fins de vacances à ceux qui les ont bien méritées, et bon courage à ceux qui ont entamé la reprise.
Je reste à votre disposition et vous assure de mes sentiments les plus confraternels.