COMMUNIQUE DU 28 AVRIL 2020

Dr Christian HUGUE
Président du CD92OM

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Chères Consœurs, Chers Confrères,

Le bilan à ce jour est de plus de 22 000 décès sur le territoire dont 9 000 en EHPAD.

Malgré de nombreuses sollicitations de confrères sur ma position quant au traitement du COVID portant notamment sur la Chloroquine + Zythromax, ou l’intervention dans les soins palliatifs du Midazolam, ou encore du Clonazépam, je me refuse à tout avis, dans ma position ordinale : ce débat concerne d’autres institutions, et je l’ai déjà écrit, il appartient à la HAS, à l’ANSM, à l’Académie de Médecine ou toute autre structure ayant autorité sur la thérapeutique. Dans ce domaine, l’Ordre doit se contenter de veiller à ce que les soins soient conformes aux données de la Science et distribués dans l’intérêt du patient (plusieurs articles du CSP sont concernés R4127-21, -32, -37, -39 notamment). Par contre, l’Ordre doit veiller à ce que les essais thérapeutiques « sauvages » soient maîtrisés et validés au préalable !

Par contre, je donne volontiers mon avis sur la désertification des cabinets libéraux et l’injustice qui se profile puisque les hospitaliers se verront, outre leur salaire, gratifié d’une prime exceptionnelle, alors que les libéraux, à qui on a demandé de se porter volontaire pour un bénévolat de renfort, auront à subir un contre-coup économique sans précédent ! Nicolas REVEL, directeur de la CNAM, confirme notre baisse d’activité libérale (ce qui allège la dette de la CPAM !) et l’Etat envisagerait une « compensation » liée à cette baisse d’activité … Une nouvelle promesse sans doute (doit-on la rapprocher de celle de notre dotation en masques ?) …

La CNAM propose une compensation (partielle) des charges fixes des cabinets médicaux, prenant en compte les aides éventuellement déjà versées (chômage partiel et indemnités journalières !) et la baisse prévisible des cotisations sociales (pour dans deux ans !) consécutive à la baisse d’activité (alors même qu’elle en bénéficiera aussi puisqu’elle paye une partie de nos cotisations sociales en secteur I). Alors cette proposition n’est pas acceptable, pour plusieurs raisons :

  • La compensation partielle des charges fixes, repousse simplement à plus tard la dette
  • La CNAM se basera sur des données à 2 ans pour en estimer les chiffres d’affaire, et surtout les charges : il serait plus judicieux de demander ces chiffres à nos associations de Gestion Agréée ;
  • Elle estime le taux de charge "moyen" à 44% du CA, mais tous les cabinets ont des charges très différentes, qui tiennent compte de la spécialité, de l’ancienneté de la profession, de la localisation du cabinet, des investissements, du personnel. Les frais engendrés par la pandémie ne seront pas pris en compte (désinfection répétée, surblouses, gants, gel, masques …

La pandémie aura modifié la pensée même des patients, préférant le coup de téléphone, et aura imposé une réorganisation de notre temps de médecin ! Nous pouvons rappeler que nous comptons 13 confrères tombés « au champ d’honneur » et 4000 contaminés !

Ce n’est pas « lisser » les cotisations sociales sur plusieurs mois qui aidera les cabinets à survivre, c’est supprimer ces cotisations et proposer peut-être le versement du différentiel entre le CA observé et celui du CA de référence des années précédentes pour chaque mois de confinement et d’activité réduite ! C’est en tout cas, une mesure que je trouverais plus juste (et qui m’est personnelle, sans être forcément ordinale !)

Je reste à votre disposition et vous assure de mes sentiments les plus confraternels.