Chères Consœurs, Chers Confrères,
La prévention, en médecine, prend des formes variées. On pense d’abord à la vaccination. Aux campagnes de santé publique et à ses messages concernant l’alcool, le tabac, la nutrition, les comportements sexuels « à risque ». La prévention, c’est encore un ensemble de médicaments destinés non pas à soigner une maladie, mais à diminuer un risque. Quelles qu’en soient les modalités, la rationalité qui sous-tend l’approche préventive est rarement remise en questions – après tout, chacun ne sait-il pas qu’ «il vaut mieux prévenir que guérir»?
Face à cette pandémie sans précédent qui constitue une crise sanitaire en état d’alerte maximale, nous n’avons comme mesure préventive que les « gestes barrières » : masques, distanciation et dépistages.
Les masques ont largement été évoqués, par les promesses non tenues de l’Etat, par les propos remplis de paradoxes ou de contradictions chez nos gouvernants, mais aussi par la pénurie qui nous concerne tous, patients comme soignants ! Le secrétaire Général des Maires de France, Philippe LAURENT, également maire de Sceaux, fut pendant un temps au cœur de la polémique, lorsque, visionnaire, il a décidé d’un arrêté communal imposant, pour sa ville, le port obligatoire du masque ! Il semble bien qu’il fasse « école » aujourd’hui !
La distanciation, est sans doute assez difficile à mettre en place, 1 m ou 1m50, on ne sait pas trop l’évaluer scientifiquement, donc elle sera forcément difficile à mettre en place et de ce fait, plus aléatoire dans la pratique.
Le dépistage est la 3éme mesure de nos armes préventives actuelles. Le Premier Ministre a indiqué la mise en place de « brigades sanitaires départementales » pour assurer un dépistage des patients porteurs du virus et l’identification des sujets « contacts ». En effet, nous pourrons alors distinguer 3 types différents dans la population générale : les sujets « sains », les sujets » guéris » et les sujets « porteurs », il ne s’agit pas là d’une classification discriminatoire individuelle mais d’une mesure de précaution collective pour l’ensemble de la population sur le Territoire.
A mon avis, cette démarche doit s’appuyer sur le réseau des médecins libéraux en raison de leur proximité sur le terrain et de leur connaissance de leur patientèle, de chacun des sujets. C’est aussi aux médecins libéraux qu’il appartient de maintenir les soins aux sujets les plus fragiles dont on sait qu’ils ont délaissé leur observance lors du confinement, en désertant la fréquentation de nos cabinets.
Alors, permettez-mois de plagier « I have a Dream » : qu’à l’instar de l’attitude vis-à-vis des masques, pour la commune de Sceaux, nous soyons des médecins attentifs pour assurer une approche clinique globale de chacun de nos patients, et proposer des tests de dépistage dont on sait qu’ils sont aujourd’hui remboursés par la CPAM.
Et si les Hauts-de Seine se distinguaient dans cette initiative ?
Certains pourraient nous opposer des questions économiques mais dans un contexte de danger majeur pour la population, et face à des ressources curatives limitées (pas de preuves thérapeutiques officielles et pas de vaccination), quelles sont les stratégies qui permettent d’obtenir la médecine la plus efficace et la plus durable ? Certains soulèveront aussi des questions éthiques mettant en jeu le principe de la « liberté individuelle » mais la médecine doit en priorité chercher à soulager ceux qui souffrent ? D’autres évoqueront une polémique politique, mais en cas de crise sanitaire, nous devons êtes unis et les discours de valorisation de la santé, et de prévention ne sont-ils pas en même temps un moyen d’esquiver des questions politiques qui s’énonçaient naguère en termes de pauvreté ou d’exclusion ? Enfin, en ce qui concerne les éventuelles divergences sur la médecine, que sait-on vraiment aujourd’hui encore du COVID 10 : a-t-il livré tous ses mystères ?
Nous disposons de quelques mesures préventives, alors respectons-les, mettons-les en place, et que les médecins du 92 soient un modèle pour le territoire !
Je reste à votre disposition et vous assure de mes sentiments les plus confraternels.