Chères Consœurs, Chers Confrères,
Malgré le confinement, nous restons tout à fait actifs, et à l’Institution ordinale à la parfaite écoute de vos besoins, de vos attentes, de vos inquiétudes ou de votre courroux.
D’audioconférences en vidéo-conférences, je reste en relation étroite avec le Président BOUET du Conseil National, ainsi qu’avec mes collègues des Conseils départementaux de la Région, et je vous livre ci-dessous les dernières informations qu’il me paraît nécessaire de porter à votre connaissance.
En ce qui concerne l’épidémie, nous n’avons pas encore atteint le pic de la contagion et nous sommes encore en phase de progression, surtout dans certaines régions, dont malheureusement l’Ile de France, très impactée sur le territoire. Le rempart à l’infection reste représenté par les masques dont la dotation par médecin est limitée à 18 par semaine (dont seulement 6 FFP2), ce qui est en contradiction avec les promesses publiques que nous avait adressées le Président Macron. Nous assistons à des malversations qui sont la honte de leurs auteurs (vols, marché noir, vente illégale y compris dans certaines officines …).
Les hôpitaux vont étendre les disponibilités des lits de réanimation à 14 000, mais le matériel technique et humain restera un problème crucial (la Compagnie Air Liquide s’est engagée dans la fabrique de respirateurs complémentaires, et votre engagement volontaire dans la réserve sanitaire sont un véritable salut, même si certains sites d’enregistrement restent complexes !).
Mais on déplore une souffrance croissante des professionnels de Santé et ce pour plusieurs raisons : d’abord par les choix thérapeutiques qu’ils doivent assumer, sur leur propre responsabilité, devant un tri de la population, ou d’un individu donné, ensuite face à un épuisement bien compréhensible, confronté à la peur d’être contaminé ou contaminant pour sa famille, soumis au paradoxe du manque de moyens, de cohérence dans les traitements évoqués, du flou des décisions gouvernementales, et de la disparition de certains portés au rang des victimes du champ d’honneur …
Un paradoxe de plus en plus flagrant apparaît, après l’annonce du confinement renforcé par le Premier Ministre : l’hôpital s’essouffle et la médecine libérale s’inquiète d’un désœuvrement ! En effet, nos patients hésitent à venir dans nos cabinets libéraux pour maintenir la permanence des soins dans leur pathologie chronique et outre le risque évident pour la patientèle, c’est aussi la structure économique de nos cabinets qui est en péril : nous attendons de nouvelles annonces qui devraient assurer des éclaircissements dans ce problème organisationnel.
Afin de ne pas rendre ce communiqué trop long et sa lecture fastidieuse, je reviendrai dans un prochain communiqué sur d’autres problématiques concernant le Midazolam, le Clonazépam , le manque prochain de curare, le rapt de nos masques par la surenchère américaine du prix de ces derniers, la réalisation possible des certificats de décès par « télé-expertise », intervention des thanatopracteurs pour récupérer les piles des décédés porteurs de PM, le choix délibéré de certaines ARS des autorisations délivrées préférentiellement au Public plutôt qu’aux établissements privés pour certains soins palliatifs notamment …
Je reste à votre disposition et vous assure de mes sentiments les plus confraternels.