Hôpital de PERCY




Dr X. Grapton


C’est en 1670 que Louis XIV décide la création d’un hôpital-hospice pour ses soldats : les Invalides.

C’est devenu aujourd’hui le Musée des Armées ; cependant le bâtiment loge encore quelques militaires blessés au service de la France et accueille certaines victimes des attentats.


Louis XIV visitant les Invalides en 1706, peinture de Pierre-Denis Martin.

C’est en 1796 que l’ensemble du Val de Grâce devient un hôpital militaire et en 1850 « l’Ecole Impériale d’application de la Médecine et de la Pharmacie militaires ».

En 1993, autre dénomination : « Ecole d’Application du Service de Santé des Armées ». Mais en 2015, dans le cadre de la réduction du budget alloué au Ministère de la Défense, ses activités médicales sont transférées aux deux derniers hôpitaux militaires de la région parisienne : Percy et Bégin.

Le Président Macron en 2020 annonce que l’avenir du site devra passer désormais par la mise en place de « Paris Santé Campus », centre mi-privé mi-public destiné à structurer la filière de recherche numérique dans le secteur de la Santé via le secours à l’IA à l’horizon 2028.

L’hôpital d’Instruction des Armées Percy reste donc l’un des deux hôpitaux militaires en Ile de France, ouvert à tout public et dont l’histoire va vous être contée ci-dessous.

C’est entre 1916 et 1920 que le premier bâtiment sort du sol sur un terrain appartenant à la Commune de Clamart pour accueillir les blessés de la Grande Guerre. Il doit son nom à Pierre François Percy, chirurgien en chef de la Grande Armée napoléonienne et « père de la chirurgie militaire moderne ».


Pierre François Percy est le fils d’un humble chirurgien de village de Franche Comté, il fait ses études médicales à Besançon et obtient son diplôme de Docteur en 1775 au début du règne de Louis XVI. En 1782 il est nommé chirurgien major du régiment de Berry-Cavalerie, devient membre de l’Académie de Chirurgie puis chirurgien en chef des armées révolutionnaires.


Sous la 1ère République, il est l’un des officiers de Santé en chef de l’Hôpital du Val de Grâce. Chirurgien en chef des Armées de Sambre et Meuse, il organise les corps ambulants de chirurgiens militaires pour soigner les blessés sous le feu de l’ennemi. Il a l’idée d’un corps de santé indépendant, neutre et inviolable (mais c’est Henri Dunant qui créera la Croix Rouge 120 ans plus tard). En 1798, il se heurte au Consulat qui réduit le nombre d’hôpitaux et les effectifs de personnels sanitaires. Sous l’Empire, il suit toutes les campagnes napoléoniennes.
Chirurgien de la Grande Armée, il vit les horreurs du champ de bataille, la souffrance des blessés, la misère des habitants des pays dévastés. Ainsi assista-t-il aux batilles d’Austerlitz, Iéna, Eylaun et Friedland où il cherche à procurer les secours les plus rapides aux blessés. Il crée donc un corps de chirurgiens mobiles secondés par des soldats infirmiers en mettant au point des charrettes avec table d’opération.
En 1799, il propose la transformation des trains d’artillerie bavarois attelés en véhicules sanitaires, véritables ambulances tirées par six chevaux, capables de transporter rapidement les membres du corps mobile de chirurgie directement sur le champ de bataille. En 1813 Larrey et Percy obtiennent la création d’un corps de brancardiers militaires.

(Un mot sur Larrey. Chirurgien en chef de la Garde Impériale en 1805, puis de la Grande Armée en 1812, il est l’initiateur lors de la Campagne d’Egypte du transport des blessés sur des nacelles individuelles, puis lors de la Campagne d’Italie de l’évacuation des blessés vers les hôpitaux de l’arrière par des voitures à chevaux. Il reçoit la première Légion d’Honneur et devient Baron d’Empire).

Revenons-en à Percy : il est fait Baron d’Empire après Wagram et reçoit la Légion d’Honneur en 1809. Ayant des problèmes de vision, il est empêché de suivre la Grande Armée et se consacre à l’enseignement à la Faculté de Médecine de Paris. Sa santé s’étant améliorée, il participe à la Campagne de France en 1814 où il réquisitionne les abattoirs parisiens en les transformant en hôpital. En 1820, il invente les fils de suture métalliques et décède en 1825.

L’Hôpital Percy devient opérationnel un an après la fin de la Première Guerre Mondiale. Il accueille de nombreux blessés notamment pour leur rééducation. Il prend également en charge de grands brûlés, des « gueules cassées » et des amputés. Il se spécialise dans les années suivantes dans le traitement des maladies infectieuses et contagieuses puis les soins des grands brûlés.
En 1991, les anciens bâtiments sont rasés pour faire place à un nouvel îlot et c’est en 1996 que l’hôpital actuel ouvre ses portes. Avec 1300 personnels soignants, l’Hôpital Percy offre une capacité de 300 lits de chirurgie, réanimation, rééducation fonctionnelle, psychiatrie, médecine sur 18 spécialités. C’est également le Centre de transfusion sanguine des Armées, le Centre principal d’expertises médicales des personnels navigants, le Centre de référence du traitement des brûlés et le Service de protection radiologique des Armées. Il prend en charge les blessés militaires, les victimes des attentats, les traumatisés de la route et les victimes de crises sanitaires majeures.

En 2020, le Ministre des Armées a posé la 1ère pierre d’un service ultra-moderne d’urgences qui ouvrira prochainement.