L’histoire de l’Hôpital FOCH
En 1926, l’américain Bernard FLURSHEIM est chargé de réorganiser la Croix Rouge américaine et de répartir les aides attribuées à l’Europe par les U.S.A. après la première guerre mondiale. L’« American National Red Cross » née en 1881 à Washington grâce aux efforts de Clara BARTON qui avait voué sa vie à l’action humanitaire dès la guerre de Sécession et de plusieurs mécènes milliardaires dont John D. ROCKEFELLER, avait en effet le projet de déployer ses moyens d’assistance et de soins pour permettre aux belligérants de se reconstruire médicalement.
B. FLURSHEIM contacte donc son ami Justin GODART, Secrétaire d’Etat à la santé militaire pendant la première guerre, puis Ministre du travail et de l’hygiène du cartel des gauches (1924-1925), Député de Lyon puis Sénateur du Rhône et finalement Ministre de la Santé (1932).
Les deux partenaires envisagent d’édifier en région parisienne une clinique médicale et chirurgicale pour les patients issus des classes moyennes, partie de la population ni trop pauvre pour bénéficier de l’aide sociale ni assez riche pour payer l’hôpital.
Une fondation est alors créée afin d’en assurer la construction et la gestion baptisée Fondation Franco-Américaine du Mont Valérien.
Les deux instigateurs sont soutenus et conseillés par le Docteur WINCHESTER du BOUCHET, ancien chirurgien-chef de l’Hôpital Américain d’ambulance de Paris de 1914 à 1919 au Lycée Pasteur, réquisitionné, où 12000 malades français, anglais et américains y furent soignés. (L’American Field Service assurait alors le transport des blessés grâce aux ambulances Ford particulièrement fiables et facilement utilisables, assemblées dans les ateliers de Levallois Perret. Celles-ci ont notamment servi lors de la bataille de la Marne).
L’idée était donc de créer un établissement de soins doté de chambres individuelles et répondant aux techniques les plus avancées.
Reconnue d’utilité publique en 1929, la Fondation du Mont Valérien dite Fondation Foch, en mémoire du Maréchal venant de décéder, décide d’installer son projet de construction à Suresnes avec le soutien du Maire de la ville Henri SELLIER, adepte de l’hygiénisme.
A partir de 1932, un hôpital de 350 chambres et une école d’infirmières voient le jour sur les terrains appartenant à la famille de Charles Frederick WORTH, ancien couturier de l’Impératrice Eugénie.
(C’est C.F. WORTH qui avait créé en 1858, Rue de la Paix, la première maison de couture présentant ses propres collections et ouvrant le cycle de modes printemps-été et automne-hiver. C’est lui qui inventa le mannequin vivant, les défilés de mode et qui associa couturiers et artisans chausseurs, chapeliers et maroquiniers).
C’est entre 1865 et 1869 qu’est construit à Suresnes sur 15000 m² sa demeure. En 1892, son fils Gaston WORTH fait ériger sur le site un pavillon néo-normand, nommé a posteriori « Pavillon Balsan ». En 1931, le Château de C.F. WORTH est démoli et les jardins se destinent
à accueillir le futur hôpital
Deux autres personnalités marquent l’histoire de cette création par leur énergie pour réunir les fonds nécessaires à l’acquisition des terrains et la construction de l’édifice : la Princesse EDMOND de POLIGNAC et Consuelo VANDERBILT, fille du milliardaire américain roi des
chemins de fer outre atlantique et mariée au Colonel Jacques BALSAN pionner de l’aviation française. (Le seul bâtiment d’origine qui persiste actuellement est le Pavillon Balsan).
Toutes deux seront soutenues par le Comité des Dames (groupe de femmes philanthropes) et l’Etat pour sa part subventionnera plus de la moitié de la somme nécessaire aux travaux.
L’inauguration officielle de l’hôpital aura lieu le 25 Octobre 1936 en présence du Président de la République Albert LEBRUN, du Président du Conseil Léon BLUM, de l’Ambassadeur américain en France et de la veuve du Maréchal FOCH.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’hôpital est réquisitionné successivement par le Service Français des Armées, puis pendant l’occupation par les services médicaux du Reich de juin 1940 à janvier 1944. Puis le service de santé allemand est transféré à l’Hôpital Raymond Poincaré de Garches (construit à la même époque que l’l’Hôpital Foch), moins susceptible d’être bombardé, et le personnel de Garches vient alors travailler à Suresnes.
L’Hôpital Foch de couleur blanche, particulièrement visible est repeint en vert par les services de camouflage allemand. Des échelles extérieures sont installées aux fenêtres afin de pouvoir évacuer rapidement l’édifice en cas d’attaque.
Après la Libération, l’hôpital devient une structure à caractère social et est pris en charge par l’Assistance Publique. De 1949 à 1995, la gestion de l’établissement est confiée à la Caisse de Prévoyance de la SNCF.
La capacité de l’hôpital s’accroit pour atteindre 890 lits entre 1970 et 1980.
En 1996, sous l’impulsion de Simone VEIL, la Fondation Foch créé conjointement avec le Conseil Général des Hauts de Seine et la ville de Suresnes « l’Association Hôpital Foch » afin de reprendre la commande de la gestion de l’établissement.
En effet, au départ de la SNCF, des défauts de sécurité et de remises aux normes des bâtiments sont constatés qu’une expertise chiffre à 109 millions d’Euros. Pendant huit ans, les contentieux s’enchaînent. C’est finalement Claude GUEANT, Secrétaire Général de l’Elysée, qui intervient pour que soit signé un protocole transactionnel, bonne affaire pour la SNCF qui ne débourse que 25 millions versés à la Fondation et non à l’Association. En 2013, un rapport del’IGAS met en évidence des liens financiers complexes entre ces deux entités ce que conteste la Fondation. Celle-ci entre 1999 et 2015 versera à l’hôpital 40 millions d’Euros et recevra le Label « Don en confiance » permettant de moderniser, numériser et robotiser l’établissement qui est agrandi et ouvre une maison médicale de garde.
Aujourd’hui l’Hôpital Foch est le plus important hôpital privé universitaire d’intérêt collectif avec la qualification de Centre de Recherche Clinique. Il couvre la totalité du champ médical et chirurgical de l’adulte.
300 médecins/chirurgiens y travaillent réalisant 260 000 consultations externes, 60 000 hospitalisations, 3000 naissances et plus de 100 transplantations d’organes (poumons et reins) dans l’année.
Il a une forte implication dans l’enseignement, la formation et les travaux scientifiques touchant les domaines de l’insuffisance rénale aigüe, la physio-pathologie de l’HTA, l’immunologie des transplantations et la neurophysiologie.
En Novembre 2020, la première greffe pulmonaire en France pour un malade Covid 19+ y a été effectuée.
Le Groupe Foch comprend de nos jours outre l’hôpital, la clinique chirurgicale du Val d’Or de Saint Cloud, un pôle maternité - PMA, une école d’infirmières et de sages-femmes et plusieurs unités de recherche.