QUIZ Février 2018

Quiz Février 2018

Question :
Ce médecin s'est illustré dans quelle ville des Hauts-de-Seine ?

Indices en photo :

Réponse :

La photo et la Ville de Mars 2018
Madeleine Brès née Gébelin (1842-1921)
Première femme médecin


MONTROUGE

Madeleine Gebelin dès 8 ans accompagne son père, charron, chez les sœurs à l'hôpital de Nîmes. Elle s’intéresse à la préparation des tisanes et des cataplasmes. A 12 ans la famille Gebelin part pour Paris et à 15 ans Madeleine est mariée à Adrien-Stéphane Brès. En 1865 elle obtient son baccalauréat, ouvert aux filles depuis 1861 (Julie Daubier à Lyon).

Wurtz, doyen de la faculté de médecine de Paris, lui refuse l’inscription en médecine exigeant d’elle qu’elle ait une double baccalauréat, lettres et de sciences, ce qu'elle obtient trois ans plus tard. Munie du consentement de son mari, de l’avis favorable du ministre de l'Instruction publique Victor Duruy, de la recommandation de l'impératrice Eugénie au nom de la liberté du travail, Wurtz prononce son inscription en 1868. A 26 ans, mère de trois enfants elle devient élève stagiaire dans le service du professeur Broca à l'hôpital de la Pitié.
Un an auparavant le docteur Henri Montanier écrivait dans la Gazette des hôpitaux « pour faire une femme médecin, il faut lui faire perdre la sensibilité, la timidité, la pudeur, l'endurcir par la vue des choses les plus horribles et les plus effrayantes. Lorsque la femme en serait arrivée là, je me le demande, que resterait-il de la femme ? Un être qui ne serait plus ni une jeune fille, ni une femme, ni une épouse, ni une mère. »
Nommée « interne provisoire » jusqu'en juillet 1871 sur proposition de Broca du fait de la guerre franco-allemande, la direction des hôpitaux de l'Assistance publique lui interdit cependant de présenter les concours de l’externat et de l’internat. Veuve, et ayant la charge de ses trois enfants, elle prépare sa thèse "De la mamelle et de l'allaitement"  et la soutient le 3 juin 1875 aux restrictions formulées par Wurtz « Votre thèse restera dans nos archives comme ouvrage scientifique, et permettez-moi de vous féliciter de la délicatesse que vous avez apportée dans le choix de votre sujet. Votre rôle devra se borner à la guérison des maladies des femmes et des enfants, et je vous félicite de l’avoir si bien compris. ».
Elle sera pédiatre et s’installera à Paris.

Quelques mois plus tard, les lecteurs du Petit Journal peuvent lire l’information suivante, classée dans les « Petites nouvelles » entre la nomination de l’ambassadeur turc à Paris et la réouverture de l’École des chartes : « Mme Madeleine Brès, docteur en médecine de la Faculté de Paris, vient d'ouvrir son cabinet de consultation. C'est le premier exemple, sans doute, d'une femme exerçant la médecine à Paris. »
Lorsqu’un journaliste du Figaro tombe sur l’annonce de cette installation, il y flaire le bon sujet. Il part en quête du cabinet de Madeleine Brès, s’inventant une maladie dans le but de confondre « cette chevalière du bistouri qui ferait mieux d'écumer son pot-au-feu ». « Je me pourléchais les lèvres par avance à l'idée des bonnes plaisanteries que ne manquerait pas de m'inspirer cette Arsinoe de la lancette et mon programme était bien conçu, bien arrêté, lorsque je fus introduit dans son cabinet. »
Mais lorsque Madeleine Brès le reçoit, et lui annonce qu’elle ne peut s’occuper de lui, lui rappelant qu’elle ne doit soigner que les femmes et les enfants, le journaliste fait son mea culpa. Il se déclare fasciné par cette « femme courageuse » dont il dresse le portrait. « Elle put, grâce à la baronne James de Rothschild qui lui ouvrit sa bourse, acquérir les diplômes de bachelier ès-lettres et de bachelier ès-sciences, puis subvenir ensuite aux frais de ses études médicales. Elle escalada ses examens comme on escalade les bastions d'une ville prise d'assaut. Toujours reçue avec des notes excellentes malgré les obstacles et les persiflages, elle arriva à l'épreuve décisive et finale de sa thèse, qu'elle soutint victorieusement. »
Oubliant le piège dans lequel il souhaitait voir tomber « l’Arsinoe de la lancette », le rédacteur ne cache pas son admiration pour la nouvelle praticienne. Tout en se demandant toutefois si cette voie est vraiment possible pour toutes les femmes.
« Vous raconterais-je la vie de Mme Brès dans les hôpitaux ? Énumérerais-je les certificats où les professeurs les plus éminents reconnaissent en elle des aptitudes de premier ordre ? Elle s'est, dit-on, particulièrement distinguée pendant les deux sièges, à la Pitié où elle a rempli les fonctions d'interne. […]  Mais toutes les femmes-docteurs auront-elles sa sagesse, sa tenue, sa science et son intelligence ? Naîtront-elles toutes douées comme notre doctoresse ?
Et puis, il y a le côté comique qui subsistera longtemps, et alimentera les préjugés : en Amérique, une femme s'entend souvent dire, à la suite d'une cure, par son malade reconnaissant : “Docteur, je vous, aime ; dès que je serai rétabli, je vous épouserai !” »

Nommée professeur d'hygiène des écoles maternelles de la ville de Paris elle ramènera de Suisse où elle avait été missionnée une étude sur l'organisation et le fonctionnement des crèches. Le 28 mai 1893, rue Nollet, dans le quartier des Batignolles elle fonde une crèche modèle, inaugurée par Théophile Roussel.
Il faudra attendre l’arrêté préfectoral du 17/01/1882 pour que les femmes puissent s’inscrire au concours de l’externat et celui du 31/07/1885 pour l’internat. A la rentrée de 1887 sur les 114 femmes inscrites à la faculté de médecine, seules 12 sont françaises.
Madeleine Brès meurt à Montrouge  l'âge de 79 ans, dans la pauvreté.
« On annonce la mort de Mme Madeleine Brès, qui fut la première femme docteur en médecine. […] Atteinte de cécité à quatre-vingt-deux ans et dans une profonde misère, elle avait demandé à l'Assistance Publique une chambre dans un hôpital. On n'avait pu lui accorder qu'un lit au dortoir commun et elle l’avait refusé. C'est grâce à la rente viagère que lui servait généreusement l'Amitié des aveugles qu'elle dut de ne pas connaître la plus extrême détresse. »


Indices photos

Montrouge : concernée par le périmètre d'une installation nucléaire, la commune est membre de la commission locale d'information auprès du CEA de Fontenay-aux-Roses. Elle serait la 5ème  commune la plus dense de France, la 1ère serait Levallois-Perret
Seigneurie et paroisse le nom de Montrouge apparaît pour la première fois en 1194 sous la forme latine de « Rubeo Monte ». 1790 la paroisse de Montrouge fut érigée en commune et ses limites précisées, son premier maire était un carrier. Les carrières ont servi à ma construction de Paris, au refuge de Condorcet, au relèvement des tombes. Fixée dans ses limites au sud, la Commune de Montrouge s’étendait jusqu’à l’actuelle Place Denfert Rochereau, englobant le cimetière Montparnasse. En 1860 elle perdit les ¾ de son territoire et sa mairie, devenu le 14ème arrondissement de Paris. Une nouvelle mairie, l’actuelle, fut construite en1883 au sud, sur les ruines d’un des deux châteaux.

le Beffroi de Montrouge réunit sur une surface totale de 10 000 m2 des salles de spectacles, des espaces d’expositions et de réceptions, des salles de réunions.
Ce bâtiment imaginé dans les années trente par l'architecte Henri Decaux, est un bâtiment emblématique de la ville. Il a l'originalité de comporter un carillon de 27 cloches qui retentissent plusieurs fois par jour et a marqué l'histoire montrougienne. De sa création en 1933 jusqu'en 2006, il regroupait l'ensemble des services municipaux de la Ville.
Doté de boucles magnétiques près de 4 000 personnes sourdes ou malentendantes montrougiennes peuvent profiter des spectacles du Beffroi.

Coluche depuis juin 2011, une salopette, bien connue de tous, semble s'avancer sur la place de la Libération… C’est celle de Coluche, dans une version en bronze très réaliste d’1 m 57 signée du sculpteur montrougien Guillaume Werle. Une manière vivante de rappeler que Montrouge a vu grandir le petit Michel Colucci, d'abord au premier étage d'un petit immeuble de la rue Émile Boutroux, à deux pas de la Mairie, puis, plus tard, avec ses amis de « la Solo », à la Cité de la Solidarité.
Ceux qui le souhaitent peuvent se recueillir sur le caveau en granit noir de l’artiste au cimetière de Montrouge.