Quiz Juin 2018
Philippe-Jean PELLETAN (1747-1829)
né en 1747 à Paris et mort et inhumé en 1829 à BOURG-LA-REINE
est un chirurgien à l’existence agitée, pleine de traverses et de vicissitudes.
Fils d’un chirurgien de peu de renom, Pelletan fit de bonnes études littéraires puis se livra avec ardeur à l’étude de l’anatomie et de la chirurgie. Admis à l’Hôtel-Dieu, il ne quittera plus cet établissement y développant ses nombreux talents : habileté dans les opérations, commisération pour les pauvres, professorat public.
Chirurgien consultant de Napoléon Ier, chirurgien major des armées, il sera admis au Conseil de santé des armées et à la première promotion de la Légion d'honneur en juillet 1804
En 1820 il est membre de l’Académie de médecine dès sa fondation ( sous Louis XVIII, fusion de la Société royale de médecine et de l'Académie royale de chirurgie, dissoutes sous la Convention en 1793)
Cependant dès 1813 ses inconduites et son instabilité nuiront à sa carrière : il sera évincé de la chefferie de l’hôtel Dieu par son élève Dupuytren, et Corvisart lui préfèrera le baron Boyer comme premier chirurgien de l’Empereur. Il sera le seul à ne pas devenir baron d’Empire.
Génie imprévoyant il termine ses jours avec une maigre rente, laissant une fille et deux fils médecins, Pierre et l’adultérin Philippe Gabriel. Nous retrouverons ce dernier dans l’affaire du cœur, quant à Pierre arrêtons nous un instant sur sa biographie, digne de son père…
Pierre Pelletan entre à 14 ans à l’École polytechnique, physicien, chimiste, il rejoint la chirurgie et est nommé en 1803 premier interne des hôpitaux. Il passe dans le service chirurgical de son père.
En 1805, il fonde à Rouen une fabrique de soude artificielle, en 1813 épouse la veuve du baron de Kinkelin, vient se faire recevoir docteur à Paris. Destitué de la présidence des jurys médicaux en 1830 et réhabilité en 1831, des spéculations financières malheureuses lui font préférer la Belgique en 1843 où il professe au Conservatoire des arts.
Son beau-fils, qu’il avait adopté, s’est fait connaître sous le nom de Jules-Pierre Pelletan baron de Kinkelin, et sera impliqué en 1854 dans l’internement abusif d’Hersilie Rouy, pianiste.
L'histoire du cœur de Louis XVII
Le chirurgien Desault étant mort le 01/06/1795, Pelletan est chargé par la Convention de l’autopsie du présumé Louis XVII emprisonné au Temple et mort le 08/06/1795. Il sera longtemps supposé que le corps autopsié n’était pas celui du dauphin jusqu’à ce que des tests ADN réalisés en 2000 ne l’affirment.
Au cours de l'autopsie, il subtilise le cœur du jeune défunt à l'insu de ses collègues, les docteurs Dumangin, Lassus (1741-1807) et Jeanroy... une fois rentré chez lui, il sort de sa poche le cœur enveloppé d’un linge, le place dans un vase de cristal rempli d'esprit de vin, le cache dans sa bibliothèque, derrière ses livres où Il y resta pendant plus de 10 ans.
L'alcool évaporé lentement, le cœur desséché est ainsi conservé. Vers 1810, un élève de Pelletan, Jean-Henri Tillos vole la relique. Quelques années plus tard, Tillos meurt de la tuberculose et exige sur son lit de mort que l'objet soit rendu à Pelletan. A la première Restauration, Pelletan entré en contact avec la famille royale, veut lui restituer le cœur. Accusé de sympathie bonapartiste, il est repoussé, et ne parvient pas à être reçu par Louis XVIII. Le retour de Napoléon met un terme à ses démarches. Lors de la seconde Restauration, Pelletan tente encore de donner le cœur à la famille royale, en vain. La relique reste cachée dans sa bibliothèque. Le 23 mai 1823, le médecin remet le cœur à l'archevêque de Paris, Monseigneur de Quelen qui s'engage à le remettre à Charles X. En 1829, Pelletan meurt. Le palais de l'évêché est mis à sac pendant la révolution de 1830 et c'est un imprimeur du nom de Lescroart qui sauve la relique, laquelle lui est volée lors d’une bagarre avec un garde national. Aidé de Philippe-Gabriel Pelletan la relique est retrouvée et confiée à ce dernier jusqu'à sa mort en 1879.
En 1895, Édouard Dumont, héritier de Philippe-Gabriel Pelletan remet le cœur « Pelletan » au duc de Madrid, Charles de Bourbon (1848-1909), aîné des Capétiens. En 1909 Jacques de de Bourbon, duc d'Anjou et de Madrid, prétendant légitimiste au trône de France hérite du cœur, qui passe à sa sœur la princesse Fabrizio Massimo née princesse Béatrice de Bourbon et enfin en 1938 à la fille de celle-ci, Mme Charles Piercy, née princesse Marie-des-Neiges Massimo (1902-1984).
En 1975, l’urne en cristal rejoint le Mémorial de France à la Basilique Saint-Denis.
En 1999-2000, l'analyse ADN établit la parenté du cœur avec les Habsbourg-Lorraine : des analyses génétiques par comparaison d'ADN mitochondrial, pratiquées par le professeur Jean-Jacques Cassiman de l'Université Catholique de Louvain en Belgique, et par le docteur Bernd Brinkmann de l'université allemande de Münster, sur le cœur du présumé Louis XVII, et des cheveux de Marie-Antoinette, ont démontré qu'il appartient bien à un enfant apparenté à cette dernière, en ligne féminine.
Indices :
La villa Hennebique
Construite entre 1901 et 1903 par l'architecte et entrepreneur François Hennebique pour son propre usage, il s'agit d'une démonstration de l'usage du béton armé pour une habitation.
Cette villa familiale possède une architecture unique, véritable vitrine des possibilités novatrices du béton armé : terrasse en encorbellement, tour-minaret de 40 mètres de hauteur faisant office de château d'eau destiné à l'arrosage par gravitation des serres et des jardins suspendus de la villa, portées importantes sans piliers, porte-à-faux, différences de niveaux et saillies illustrent à merveille la souplesse du matériau.
Né en 1842 il devient maçon à 18 ans et se met à son compte à 20 ans à Bruxelles. En 1879 il coule sa première dalle de béton armé et en 1892 il abandonne son statut d'entrepreneur et devient ingénieur consultant. Son premier brevet sur l'utilisation du béton armé est intitulé « Combinaison particulière du métal et du ciment en vue de la création de poutraisons très légères et de haute résistance »
En 1893, il construit son premier immeuble en béton armé au n°1, rue Danton à Paris et y installe son entreprise avec le slogan « Plus d’incendies désastreux ».
La famille Dolto
Deux membres de la famille Dolto se sont rendus célèbres chacun dans leur domaine. Pionnière de la psychanalyse de l'enfance, Françoise Dolto (1908-1988), née Marette, est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine avec plusieurs membres de sa famille, dont son mari Boris et son fils Carlos. Sur la tombe, des dizaines d'objets sont disposés : galets, statuettes d'animaux, un bracelet, une bougie, un coquillage et des fleurs : autant d'hommages à la psychanalyste ou à son fils Jean-Chrysostome Dolto dit Carlos, l'inoubliable interprète du « Tirelipimpon » ou encore de « Big bisou » dont la photo est en évidence sur la sépulture.
Les faïenceries
se sont développées de la fin du xviiie siècle jusqu'au début du xxe siècle à Bourg-la-Reine. Première faïencerie royale du XVIIIe siècle, les plus connues seront les faïenceries Jacques et Jullien, Auboin, Poussin, Laurin et surtout Dalpayrat
Pierre-Adrien Dalpayrat est l’un des plus importants représentants du renouveau céramique qui touche l’Europe à la fin du XIXe siècle. Présentées dans la maison familiale, plus de 120 pièces réunies par la Ville composent la collection Dalpayrat. Il s'agit de la plus importante présentation publique de ses œuvres.
Cet ensemble unique permet d'apprécier la variété de la production de cet artiste de renom qui marqua l’art céramique réginaburgien de son illustre griffe.
Un samedi par mois, la maison et sa collection sont accessibles au public. Une exposition permanente accompagne la visite. Elle présente notamment l'influence de l'Art Nouveau sur l'œuvre de Dalpayrat, l'inventivité des formes, son travail sur la matière, la mise au point du fameux "Rouge Dalpayrat" à Bourg-la-Reine dans la plus pure tradition céramique.