Chères Consœurs, Chers Confrères,
L’extension du confinement jusqu’au 11 mai minimum est une sage décision que nous approuvons compte-tenu des éléments scientifiques connus sur cette pandémie. Mais c’est surtout l’après qui nous préoccupe, et les précisions restent encore très floues, et souvent contradictoires sur le déconfinement et ses modalités (qui, comment, quand ???).
Tout le monde s’accorde à craindre un rebond de la pandémie, et nous voyons émerger aujourd’hui des hypothèses thérapeutiques plus ou moins crédibles, et des causes parfois inquiétantes sur l’origine de ce massacre ! L’Ordre n’est pas concerné par ces considérations, et il est inutile de nous interroger sur ces
points qui relèveront de tutelles bien différentes : la HAS, l’ANSM, l’Académie de Médecine, la DGSE ou tout autre service secret …
Notre devoir à nous, médecins, est la préservation de la Santé publique, et notre priorité à nous, conseillers ordinaux, est la sécurité de nos confrères ! Nous devons, et c’est plus que jamais un impératif assurer les barrières nécessaires au virus : dépistages sérologiques, masques, gants etc. … sont devenus
une nécessité absolue ! Nos chercheurs s’activent à la découverte d’un vaccin salvateur … Le groupe présidé par Jean CASTEX a la charge de ces démarches salutaires, il est regrettable que l’Institution Ordinale n’ait pas été sollicitée dans ce travail.
Le déconfinement annoncé pour les « scolaires » pose un problème évident : dans une première mesure l’ensemble des systèmes de l’Enseignement avait été fermé car on considérait que chaque enfant, chaque étudiant était un vecteur contaminant pour sa famille : le paradigme aurait-il changé ? Est- ce que nos enfants ne véhiculeront plus vers leur domicile, et donc leurs parents, le COVID 19, épargnant ainsi une propagation meurtrière ? Par quel miracle, la circulation virale deviendrait-elle soudain contrôlable ?
Enfin, je regrette que les messages pour la permanence des soins soient noyés dans un confinement drastique car cela amène deux conséquences :
- La première est le manque de soins qui risque d’affecter les patients aux pathologies multiples et entamer lourdement la Permanence des Soins,
- La deuxième est représentée par le lourd tribut injuste payé par nos cabinets libéraux, abandonnés des patients.
On applaudit les soignants, on reconnait le mérite de tous, et la formidable cohésion entre le public et le privé, mais on oublie souvent que si les hospitaliers sont rémunérés par le maintien de leur salaire, les libéraux volontaires en renfort sont bénévoles, et les charges de leur cabinet les impactent lourdement :
des mesures de reconnaissance doivent être prises de toute urgence : suppression pure et simple des cotisations obligatoires par exemple, pour considérer que 2020 sera une « année blanche » !
Je reste à votre disposition et vous assure de mes sentiments les plus confraternels.