Chères Consœurs, Chers Confrères,
La décision le 17 mars dernier fut brutale, et sans appel : la population était assignée à résidence et la France s’endormait. Les informations avaient déjà circulé sur l’attaque imparable et mortelle du COVID 19, en Chine, notamment. Mais, incrédule et dubitatif jusque-là, le Gouvernement s’est enfin décidé à prendre des mesures drastiques, sur un fond d’explications paradoxales, à la fois nébuleuses et pseudo- scientifiques, quant aux masques notamment, avec de flagrantes promesses non tenues ! C’est la peur au ventre, face à un virus dont ils ignoraient tout, ou presque, que les Français s’y sont pliés avec l’esprit gaulois qui nous caractérise. Mais peu à peu, et les victimes augmentant, informée par une Presse médiatique avide du « sensationnel Covid » ( !), la population s’est repliée, résignée et calfeutrée entre ses murs.
C’est maintenant vers le 11 mai que les regards se tournent. Une lueur d’espoir, peut-être sur fond d’utopie, désengage progressivement les plus raisonnables jusque-là. On peut donc redouter un laxisme dans les mesures de protection…
Dans un tout autre contexte, beaucoup plus volcanique, depuis un mois, les polémiques sont légion et l’assurance que le pouvoir exécutif sait où il va est loin d’être partagée ! Pourtant, ce déconfinement apparaît bien difficile à mettre en place si l’on tient compte de l’absolue nécessité de la prévention comme rempart à l’infection :
- Les masques sont devenus obligatoires après qu’une étrange polémique en ait condamné l’efficacité. Peut-on raisonnablement imaginer une dotation pour l’ensemble de la population, alors que nous-mêmes, en ligne de front, en manquons cruellement ? Et peut- on penser que nos petits de moins de 6 ans, accepteront de les porter ?
- La distanciation, minimum 1 mètre entre les hommes !…Quelle brillante évolution dans la relation médecin-malade ; pour moi, un nouveau problème d’éthique sur la relation humaine en général, mais qui va inexorablement conduire notre médecine si humaine au profit d’une technologie « à distance ».
- Le dépistage de masse : quel test choisir ? Le dépistage nasal ou PCR qui a déjà montré de faux négatifs, ou le test sérologique (pourquoi pas le NG-Test IgG-IgM COVID-19 ?) mais à qui ? quand ? comment ?
Dans quelques jours seulement la France va sortir de sa léthargie, et nous ne sommes pas très avancés sur ses modalités ! Pour Emmanuel Macron et le gouvernement, la porte est étroite. Il leur reste un peu moins de trois semaines pour dégager l’horizon, lever les doutes, apaiser nos craintes.
Deux éléments sont certains, une crise économique majeure qui frappe notre France (fier Pays d’Europe avec une Médecine si réputée) pour de longs mois et notre mission de soignant à poursuivre envers et contre tout avec les moyens dont nous disposons car c’est notre raison d’être !
Je reste à votre disposition et vous assure de mes sentiments les plus confraternels.