COMMUNIQUE DU 9 MAI 2020

Dr Christian HUGUE
Président du CD92OM

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Chères Consœurs, Chers Confrères,

A nouveau voilà le médecin traitant en première ligne des dispositions gouvernementales pour rompre les chaînes de transmission du COVID, enrayer la pandémie, et lutter contre la contamination.

A nouveau, et malgré avoir été trompés sur les masques, malgré ne pas été reconnus à la hauteur de notre implication comme renfort, malgré ce manque évident de considération pour les médecins libéraux, nous répondrons présents, car telle est notre mission et nous n’y dérogerons pas ! Nous prescrirons donc les fameux tests virologiques RT-PCR pour déterminer si nos patients sont infectés ou non.

Mais notre mission, jusqu’à mieux informés, s’arrêtera à la frontière du « secret » inscrit au plus profond de notre ADN, mais nous persuaderons le patient de se soigner et de protéger son entourage.

Intervenir au sein des « brigades sanitaires départementales » ? Quel mauvais terme , ayant pour synonyme escouade ou peloton ! La brigade évoque la rigidité du système, et à la limite la coercition qui nous rebute tant, les uns et les autres. D’ailleurs, les « brigades » n’ont-elles pas la mission d’isoler en quarantaine à domicile ou en structure dédiée … Est-ce que le terme d’  « équipe sanitaire » n’était pas plus approprié pour la Médecine, habituée à travailler ainsi ?

Nous ignorons avec précision les modalités exactes du dispositif choisi par le gouvernement, mais j’entends les confrères évoquer « délation », « trahison », « chasseur de primes » et bien d’autres termes si éloignés de nos missions généreuses et altruistes ! On nous proposerait même entre 2 ou 4 € pour « tracer » les patients infectés ( et il semble même que certains députés auraient trouvé ce montant excessif !...), comme si nous faisions acte de mendicité alors que depuis des années, nous souhaitons seulement être rémunérés à la hauteur de notre statut, de nos responsabilités, de nos missions , et sans couper les cheveux en quatre, à un niveau digne de ce que nous représentons ( en comparaison justement avec certains commerces, même si nous refusons le statut de « marchand de soins » qu’on nous attribue trop souvent par médisance !).

« Protéger, tester, isoler » telle sera notre mission à partir du 11 mai pour ralentir au maximum la progression de la pandémie et nous prescrirons donc ce dépistage très largement auprès de nos patients, en leur rappelant les dispositions indispensables d’hygiène et de protection contre le virus tueur, que bien
sûr, nous appliquerons pour nous-mêmes lors de nos consultations !

Les prochaines heures seront cruciales à l’égard de notre rôle dans cette pandémie, et à la veille de la date du déconfinement, nous manquons cruellement de précisions !

N’aurait-il pas été plus simple de considérer l’affection comme une « maladie à déclaration obligatoire » à l’instar du récent ZYKA ou du CHIKUNGUNYA, même en mettant en place une procédure administrative allégée ?

Je reste à votre disposition et vous assure de mes sentiments les plus confraternels.